jeudi 23 avril 2015

Moulinet Peerless BAM 305

Encore un vieux moulinet que j'ai déniché au souk le weekend dernier. Il s'agit du Peerless BAM 305.

La marque française existe depuis 1946 et produit toujours des moulinets réputés robustes.

La robustesse est le principal (seul?) argument commercial de la marque qui a fait très peu de progrès en 60 ans. A part l’intégration des roulements à billes, les modèles sont presque restés les mêmes.

J'ai acheté le mien par nostalgie car j'aimais bien les cliquetis de son anti-retour et que je trouvais sa fluidité très correcte par rapport à ce type d'engrenages.



Made in France - Modèle déposé


Le mécanisme interne est on ne peut plus simple. Les engrenages sont du type droit. Contrairement à ce que l'on s'y attend, la rotation est fluide.


Roue de commande en alu usiné. Incontestablement robuste.


Le pignon et sa bague en laiton. L'ensemble est fixé au bati par le petite vis qu'on voit à coté.


Came d'oscillation classique. En plastique épais et robuste


Le rotor est en plastique dur qui commence à se fissurer. Je trouve que c'est dommage car le reste de l'artillerie est en excellent état. Le ressort de pick-up est en acier très robuste, il fonctionne parfaitement.

Autre souci, il est mal équilibré. Une forte vibration se fait sentir quand on actionne le moulinet. Je ne suis pas certain que ce soit son état d'origine. Il pourrait bien lui manquer des pièces.

Le porte galet est magnifique. On voit également un brin de recherche dans la forme du galet. J'imagine que ce système diminue le vrillage.


J'ai laissé la bobine et la pile de frein pour la fin car ce que j'ai découvert est très surprenant!
La bobine est tronquée au milieu et devinez quoi? La pile de frein n'est accessible qu'à travers cette ouverture.


Le bouton de frein est encastré dans la bobine. Il tourne librement mais impossible de le démonter sans casser la lèvre de la bobine. Pour monter cette dernière, il faut serrer l'ensemble au maximum et évidemment le frein est serré lui aussi.

La pile de frein est constituée de 6 rondelles dont 4 incurvées. Cela devrait fonctionner plus ou moins correctement si la bobine n'était pas tronquée.



Une image trouvée sur le web montre la bobine en un seul morceau. La seule explication selon moi est que mon exemplaire ait été bricolé par curiosité. Tant mieux car cela nous a permis de découvrit l'intérieur de la bobine.


En conclusion, la robustesse clamée par le constructeur est indéniable. Ce moulinet n'a pas à rougir face aux moulins de la même époque.
J'ai beaucoup de respect pour le travail bien fait. Malheureusement, avec les avancées technologiques, le champs d'utilisation des moulinets de la marque ne cesse de régresser pour se limiter aux pêches fortes à soutenir ou exotiques là où on privilégie la robustesse à la réduction de poids et où l'on se soucie moins de la qualité d'enroulement du fil.

++
Kibitz

mardi 21 avril 2015

Vintage : Le moulinet Shimano KX1

Bonjour

J'ai pris bonne habitude de me lever tôt le weekend pour profiter du beau temps et essayer de choper quelques poissons.

Ce dimanche, je n'ai pas eu de bol avec les poissons (cela devient une habitude). J'ai donc décidé de plier bagage et d'aller faire les brocantes. Le marché aux puces du coté de chez moi regorge de surprises.

Il faut dire que de ce coté là, je n'ai pas été déçu. J'ai pu négocier pour l'équivalent d'une trentaine d'euros un lot de trois moulinets et une ancienne canne 1m80 en fibres de verre.

Mon lot de moulinets se compose d'un Mitchell 304 qui a l'air de tourner correctement, d'un petit Peerless Bam 305 dont le son de cliquet m'a séduit et du petit bijoux que je vous présente aujourd'hui : le Shimano KX1

Les articles concernant ce moulinet sont plutôt rares sur le net. J'ai néanmoins pu trouver ici (http://www5c.biglobe.ne.jp/~take300/shimano80SpinE.htm) quelques infos intéressantes :

Modèle fabriqué au début des années 80 pour concurrencer le Daiwa Phantom GX. Il est équipé des dernières évolutions de l'époque :
- Anti-retour silencieux
- Galet en céramique
- Roue de commande en laiton
- Engrenages usinés
- Bouton poussoir pour retirer la bobine


Le Daiwa Phantom GX (Source : le Net)



Moulinet "Made in Japan", d'apparence "Rétro" couleurs argenté et noir, je le trouve plutôt réussi. Le bouton de l'A/R rappelle ceux des radios de l'époque.

La bobine et le frein


La capacité de la bobine est de 255m en 0,20 / 135m en 0,27


Le support de bobine en graphite abrite le mécanisme de bouton poussoir qui permet de retirer rapidement la bobine sans perdre l'ajustement du frein.


Le cliquet bruiteur est une sorte de ressort en spirale qui tape contre la denture du support de bobine. Le son produit est à peine audible et n'est franchement pas terrible. Perso, j'aime entendre résonner la bobine lors du combat. Visiblement, Shimano ont toujours eu du mal sur ce volet :)


La pile de frein se compose tout simplement du disque noir visiblement en carbone qui se positionne sur le support de bobine. De l'autre coté, c'est le bouton de frein qui glisse directement sur la bobine. On peut voir les traces de frottement sur le haut de la bobine. Ce dernier est doté d'un ressort censé assurer la progressivité du freinage. Le résultat est très médiocre. Il y a peut être moyen d'améliorer ce constat an ajoutant un disque en feutre entre la bobine et le bouton.

Le bati et la manivelle


Le bati est en aluminium comme tous les moulinets de l'époque. Il s'ouvre tout simplement en retirant les trois vis qui le maintiennent et on a directement accès au cœur du moulinet. Ceci offre l'avantage d'un entretien facile encours de saison sans avoir à retirer le rotor.


La manivelle est de type hexagonal. Pour la retirer, il faut d'abord dévisser le bouchon sur la droite du bati. Je trouve ce système beaucoup plus efficace contre l'intrusion de sable et de poussière que celui utilisé actuellement.

Le train d'engrenages


Admirez la belle mécanique qui équipe ce moulinet. Le mécanisme d'oscillation rappelle les roues des trains à vapeur :)


La roue de commande est usinée en laiton massif. Elle est portée par deux bagues en laiton des deux coté. Il y a nul doute sur sa solidité. Elle n'a subi pratiquement aucune usure malgré son age.


Le disque qui assure l’oscillation de la bobine est en graphite. Il est vissé directement sur la roue de commande.


Le système d'anti-retour est situé sous le rotor. Le mode "Silencieux" constitue la nouveauté technologique de l'époque. Le mécanisme est actionné par la petite pince qui glisse en maintenant une pression constante des deux cotés sur le disque de blocage. On peut le voir de plus près sur les images en dessous





En retirant le mécanisme de frein, on accède au pignon.


Le pignon est en acier inox de bonne qualité. J'ai repéré quelques traces de rouille mais rien de bien grave. Il est supporté par un roulement serti inox d'excellente facture qui tourne encore à la perfection. L'ensemble semble être scellé avec la bague en alu qui vient se positionner au dessus du roulement. Je n'ai pas voulu forcer sur le système pour ne pas l’abîmer.

Idem que pour la roue de commande, c'est du solide. Il n'y a pas la moindre trace d'usure.

L'axe et le système d'oscillation


L'axe est en acier inox marine très bien usiné. Il fait 4 mm d'épaisseur et il est maintenu en mouvement par une bielle reliée à la roue de commande. Ce mécanisme était très courant dans les moulinets asiatiques qui commençaient à être commercialisés en Europe à cette période. L'enroulement obtenu est classique.


Notez que l'axe est soutenu en trois endroits (voir les flèches rouges sur la photo). Ce qui améliore la solidité de l'ensemble.


Rotor, Galet et Pickup



Ce moulinet est équipé d'un galet en céramique. Certainement une nouveauté de l'époque. Il n'a pas la moindre trace d'usure et tourne encore parfaitement sans aucune lubrification !



L'anse de panier est en acier inox. J'ai noté que le ressort de pick-up était encore intact. Je n'ai pas réussi à démonter le système de rabattement du pickup.


Conclusion

J'ai été impressionné par la qualité des engrenages mais franchement déçu par le fonctionnement. Ce moulinet GRATTE! Comme le dit bien l'auteur de l'article cité plus haut, ses engrenages sont rugueux. On est loin de la fluidité des moulinets d'aujourd'hui.

Une vibration se fait sentir quand on fait tourner le moulinet dans sa main. Cette vibration disparaît dès qu'on le positionne sur une canne.

La progressivité médiocre du frein est un vrai problème pour moi. Ceci dit, il pourrait bien lui manquer des pièces. Je pense pouvoir bricoler un truc pour y remédier.

Ce moulinet est un bel exemple pour démontrer qu'il ne suffit pas de réunir les meilleurs matériaux (laiton, inox, céramique) pour faire un bon moulinet. Un minimum de savoir faire est nécessaire pour donner du résultat à ce beau mélange. C'est ce qui fait aujourd'hui la différence entre un Stella et des moulinets 100% inox ou titane.

++
Kibitz

Le moulinet Mitchell 410 UL

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